Tarifs : 21 € / 17 € / 05 €
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En coréalisation avec l’Opéra national de Lorraine et avec l’aimable collaboration de la Salle Poirel
Julius Eastman : Composition • Melaine Dalibert, Stéphane Ginsburgh, Nicolas Horvath, Wilhem Latchoumia : interprétation / Production : Musica Festival international des musiques d’aujourd’hui / Coproduction : La Soufflerie - Scène Conventionnée de Rezé, Opéra de Rennes, CCAM - Scène Nationale de Vandœuvre.
Tout d’abord, il y a un compositeur oublié qui apparaît progressivement à notre regard comme l’un des créateurs majeurs du siècle dernier. Décédé d’un arrêt cardiaque dans la solitude d’un hôpital de Buffalo, huit mois passèrent avant que sa disparition ne fasse l’objet d’un article nécrologique dans le Village Voice. Noir, homosexuel, brillant, ce jeune homme en colère se nommait Julius Eastman. Toute sa vie durant, il n’a eu de cesse de se heurter aux murs d’une société cadenassée et d’un “establishment” musical qui goûtait peu ses outrances et son humour provocateur. En 1998, la compositrice Mary Jane Leach retrouve, de façon presque inespérée, des partitions d’Eastman. Grâce à sa persévérance, des séries d’enregistrements nous parviennent depuis lors et l’on découvre un compositeur aussi génial qu’iconoclaste, qui cabota aux marges du minimalisme et de l’école de New York, sans jamais se décider à se laisser happer par une esthétique. Ensuite il y a le fracas des premières mesures d’Evil Nigger, chef-d’œuvre impétueux pour quatre pianos. Une vague sonore qui se soulève et emporte tout sur son passage. Evil Nigger, Crazy Nigger et Gay Guerrilla, trois pièces que le compositeur surnommait les Nigger Series, ont été enregistrées en 1980 lors d’un concert auquel Eastman participa à la Northwestern University. Aujourd’hui, il y a quatre pianistes aussi virtuoses qu’aventureux qui s’emparent de cette musique pour la faire résonner avec toute sa hargne et sa furieuse beauté. Au final, il y a un concert conçu comme une plongée dans une matière claironnante à la texture dense et sensible, des motifs qui s’entrechoquent, se chevauchent et se répondent, comme pour dévoiler un autre visage du minimalisme.
Lieu : Salle Poirel, Nancy
> En lisant L'Ire entre les lignes, portrait posthume consacré par Libération à Julius Eastman
> En écoutant Julius Eastman, compositeur noir, gay, et oublié, chronique d'ailette de Laleu pour France Musique
> En lisant le portrait publié par le site Cases rebelles